France 2030 est un plan d’investissement visant à soutenir l’innovation, l’industrialisation, la recherche et la formation. Dévoilé par le Président de la République en octobre 2021, ce plan d’investissement de 54 milliards d’euros est déployé sur cinq ans.

Il contient  l’appel  à  projets « Réacteurs nucléaires innovants», doté d’un milliard d’euros dont une partie est réservée au projet SMR Nuward à eau pressurisée d’EDF (GEN III) et une autre à des technologies de rupture c’est-à-dire des réacteurs de quatrième génération (GEN IV) ou Advanced Modular Reactors (AMR).

 

C’est ainsi que cette seconde partie du programme a été lancée en trois phases afin de soutenir, dans le temps :

  1. La maturation initiale,
  2. La preuve du concept général proposé et
  3. Le prototypage de concepts présentant des améliorations importantes en matière de sûreté ou de valorisation des matières nucléaires.

 

L’enjeu pour la France est d’aboutir à la construction de quelques unités au début de la prochaine décennie.

Selon Sfen.org, le site de référence sur l’énergie nucléaire, l’appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants » du plan d’investissement France 2030 a désigné deux premiers lauréats : Naarea et Newcleo.

C’est à l’occasion d’un déplacement en Normandie en juin dernier de Sylvie RETAILLEAU, ministre de l’Enseignement supérieur, Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique et Carole GRANDJEAN, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, que les deux lauréats ont été annoncés. Dans le cadre de cette nomination, le soutien de l’état est de 24,9 millions d’euros pour la phase 1 citée ci-dessus.

Naarea développe un petit réacteur (XAMR) à sels fondus de 40 MWe et de son côté, Newcleo conçoit un réacteur (LFR 30) refroidi au plomb de 30 MWe. Les deux technologies sont à spectre rapide ce qui a l’avantage de mieux employer la matière nucléaire en brûlant l’uranium 235 (comme dans les réacteurs actuels), mais aussi l’uranium 238 (qui représente 99 % de l’uranium naturel) et le plutonium.

NAAREA est une entreprise française développant un micro-générateur nucléaire de quatrième génération (GEN IV), baptisé XAMR® (pour eXtrasmall Advanced Modular Reactor). En tant que lauréate du plan France 2030, elle va bénéficier d’une participation publique à hauteur de 10 M€, et s’inscrira dans une dynamique de reconnaissance forte des réacteurs de 4ème génération.

Selon son site ( naarea.fr ) la solution NAAREA produira de l’électricité et de la chaleur à partir de combustibles nucléaires usagés (déchets de longue vie ≈ 100 000 ans), provenant du parc actuel. Cette solution, utilisant des sels fondus à neutrons rapides, permet ainsi la fermeture complète du cycle de la matière. Grâce à sa petite taille, le XAMR® ne nécessite pas d’eau pour être refroidi, est destiné à être fabriqué en grande série et à être déployé partout rapidement, pour produire de l’électricité à destination des industriels et des collectivités territoriales, même les plus isolés. NAAREA restera propriétaire de ses micro-générateurs et en assurera pour ses clients l’exploitation et la maintenance.

Implantée à Turin, Lyon et Londres, NEWCLEO ( newcleo.com ) a été fondé en septembre 2021 avec une vision ambitieuse : celle de développer, construire et exploiter en France, puis en Europe et au-delà, de petits réacteurs nucléaires modulaires dits SMR (pour Small Modular Reactors) de Génération IV, ainsi que la fabrication et le multi-recyclage de combustible MOX (Mixed OXides).

La technologie innovante de son réacteur de démonstration et d’irradiation à caloporteur plombé LFR (pour Lead Fast Reactor) de 30 MWe s’inscrit pleinement dans ces objectifs, en contribuant à répondre aux principaux défis de la filière nucléaire : sûreté garantie, coûts maîtrises et déchets valorisés.

L’utilisation du plomb présente l’avantage d’une sécurité passive éliminant les risques de fuite (travail à pression atmosphérique, chimiquement inerte, propriétés de blindage, capacité thermique, etc.). Il permet aussi une protection physique intrinsèque du réacteur : en cas de nécessité, sa solidification, facile à atteindre (à 330°C), emprisonne le cœur dans un sarcophage inaccessible et intransportable.

Par ailleurs, son SMR présente plusieurs avantages : conçus pour être fabriqué en série dans une usine et transporté sur un site d’installation, son design est standardisé dans le strict respect des exigences internationales. Ce type de réacteurs répond à la demande de petites unités de production d’électricité décarbonée et va ouvrir la voie à des nouveaux champs d’applications (production d’hydrogène, centrales de cogénération, génération d’isotopes médicaux…).

Sa petite taille et sa puissance réduite sont un atout réel : deux hectares suffisent à l’installation d’un SMR de 200 MWe. Les travaux peuvent être réalisés en trois ou quatre années avec des coûts proportionnellement bien inférieurs à ceux d’une installation classique de 900 MWe ou plus…

Enfin, en réutilisant le combustible usé des centrales du parc existant, ces réacteurs produisent une énergie décarbonée, durable et circulaire, proche de la neutralité carbone car avec le multi-recyclage du combustible MOX – un mélange d’oxydes issu du traitement du combustible usé des centrales nucléaires – NEWCLEO ambitionne de mettre en œuvre une solution globale contribuant à fermer le cycle du combustible.

 

En utilisant les matières valorisables de la filière, ses réacteurs à neutrons rapides contribueront à l’optimisation des ressources et à l’indépendance énergétique de la France. A long terme, ces réacteurs seront en mesure de transmuter les actinides mineurs (éléments radioactifs à durée de vie longue) en produits de fission à durée de vie beaucoup plus courte : autrement dit de brûler une grande partie des déchets nucléaires des réacteurs actuels.

 

RLB a pour ambition, comme NAAREA et NEWCLEO, de contribuer à accélérer la décarbonation de l’économie française dans une approche de souveraineté industrielle et énergétique, au côté de toute la filière nucléaire hexagonale menée par l’État avec EDF et le CEA.

Le contrôle et la réduction des coûts sont aujourd’hui l’un des plus grands défis dans les domaines du démantèlement et de la construction neuve du secteur nucléaire et de l’énergie.

Les solutions de RLB axées sur la valeur sont nécessaires pour répondre aux aspirations de ses clients, notamment pour :

  • Gérer la pression pour réduire les coûts des nouvelles constructions projetées de 20 % grâce à de nouveaux fournisseurs, à la capitalisation sur les retours d’expérience, à l’amélioration de l’efficacité des processus et à la réduction du temps de construction ;
  • Limiter les retards dans ces nouvelles constructions, lesquels entraînent une escalade des coûts qui doit être réduite afin de concurrencer efficacement ceux des énergies renouvelables ;
  • Baisser le prix de base du démantèlement du parc existant qui est trop élevé, l’innovation et de nouveaux modèles de prestations sont nécessaires pour réduire ces coûts de démantèlement ;
  • Apprendre d’autres secteurs à l’échelle régionale, nationale et internationale, comme les multiples implantations et références du groupe RLB le permettent ;
  • Accompagner l’essor et le changement d’échelle que représente les réacteurs nucléaires innovants ;
  • Structurer les savoir-faire en matière de gestion des coûts pour mieux accueillir les nouveaux talents entrants dans la filière nucléaire.