L’exploitation-Maintenance  : historique 

Le mot maintenance est apparu dans le vocabulaire industriel dans les années 1950, mais les concepts qui le composent remontent à la plus haute antiquité.

En fait l’acte de maintenir a naturellement suivi l’acte de construire et les premiers documents ayant trait à la maintenance remonteraient, parait-il, aux Mésopotamiens.

Pour souligner l’importance de la maintenance dans le fonctionnement des organisations, elle est souvent nommée « fonction maintenance ». Il s’agit d’une fonction vitale puisque, sans maintenance appropriée, tout processus industriel ou bâtimentaire cesse, dans un temps plus ou moins long et souvent à court terme, de produire les biens ou les services pour lesquels il a été conçu et fabriqué ou acquis.

La fonction maintenance a été considérée pendant longtemps comme une activité secondaire à l’intérieur des organisations (états, administrations, entreprises ou associations) souvent génératrice de dépenses non productives, affectées à l’entretien courant, aux dépannages et aux réparations des systèmes de production et/ou à l’entretien des bâtiments. Elle a pourtant été fortement codifiée.

Ainsi à la fin de siècle dernier, l’Association Française de Normalisation (AFNOR) définissait la maintenance comme étant « l’ensemble des actions permettant de maintenir ou de rétablir un bien dans un état spécifié ou en mesure d’assurer un service déterminé » (extrait de la Norme FDX 60-010).

Dans cette définition, l’aspect économique de la fonction maintenance n’apparait pas, d’où les compléments apportés en 2001 avec la Norme NF-EN 13.306 qui traite de la terminologie de la maintenance (note 1) et remplace la FDX 60-010 citée ci-dessus. Néanmoins les niveaux de maintenance sont conservés et peuvent être résumés comme suit :

1er niveau : actions simples nécessaires à l’exploitation et réalisées sur des éléments facilement accessibles en toute sécurité à l’aide d’équipements de soutien intégré au bien. Ce type d’opération peut être effectué par l’exploitant-utilisateur avec, le cas échéant, les équipements de soutien intégrés au bien et l’aide d’instructions d’utilisation simples.

2nd niveau : actions qui nécessitent des procédures simples et/ou des équipements de soutien (intégrés au bien ou extérieurs) d’utilisation ou de mise en œuvre simple. Ce type d’action de maintenance est effectué par un personnel qualifié avec les procédures détaillées et les équipements de soutien définis dans les instructions de maintenance. Un personnel est dit qualifié lorsqu’il a reçu une formation lui permettant de travailler en toute sécurité sur un bien présentant certains risques potentiels, est a été reconnu apte pour l’exécution des opérations qui lui sont confiées, compte tenu de ses connaissances et aptitudes.

3ème niveau : opérations qui nécessitent des procédures complexes et/ou des équipements de soutien portatifs, d’utilisation ou de mise en œuvre complexe. Ce type d’opération de maintenance peut être effectué par un technicien qualifié, à l’aide de procédures détaillées et des équipements de soutien prévus dans les procédures de maintenance.

4ème niveau : opérations dont les procédures impliquent la maitrise d’une technique ou technologie particulière et/ou la mise en œuvre d’équipements de soutien spécialisés. Ce type d’opération de maintenance est effectué par un technicien ou une équipe spécialisée à l’aide de toutes les instructions de maintenance générales ou particulières.

5ème niveau : opérations dont les procédures impliquent un savoir-faire faisant appel à des techniques ou technologies particulières, des processus et/ou équipements de soutien industriels. Par définition, ce type d’opérations de maintenance (rénovation, reconstruction, etc) est effectué par le constructeur ou par un service dédié ou une société spécialisée avec des équipements de soutien définis par le constructeur et donc proches de la fabrication du bien concerné. Les opérations relevant du niveau 5 sont souvent regroupées dans le cadre du programme de Gros Entretien Renouvellement (Plan GER).

2 – Terminologie des types de maintenance après défaillance

2 - Terminologie des types de maintenance après défaillance

Comme on le lit ci-dessus, chaque type de maintenance nécessite des procédures ainsi que des moyens humains et matériels qui sont détaillés dans la stratégie de maintenance du bien ou de l’équipement maintenu.

 

3 – La représentation fonctionnelle de la maintenance

Elle peut être présentée dans l’ordinogramme suivant :

La représentation fonctionnelle de la maintenance

 

4 – Les objectifs de performance de la maintenance

La performance d’un espace, local, installation, équipement, matériel ou service relève du respect des trois critères que sont :

• la criticité,

• la sensibilité,

• la fonctionnalité.

Ensemble, ces critères caractérisent la gravité de la défaillance suivant le schéma ci-dessous.

 

La représentation fonctionnelle de la maintenance

 

A ce critère global de gravité s’ajoute la disponibilité, imposée contractuellement au Cahier des charges, mesurée par tous les moyens utiles et pénalisée par son état inverse, l’indisponibilité du bien ou du service concerné, ou récompensée si vous le souhaitez.

Ainsi pour chaque prestation, le décideur que vous êtes doit imposer aux exécutants, internes et/ou externes, des engagements de résultat en les traduisant en un ou plusieurs objectifs de performance qui doivent être respectés, dans le respect des règles de l’Art et des normes et règlements en vigueur au jour de la réalisation de la prestation.

 

5 – L’économie de la maintenance

 

L’ensemble des coûts de la maintenance doit faire l’objet d’un suivi minutieux et d’une optimisation en continu. Si les coûts directs sont assez aisément identifiables (main d’œuvre, sous-traitance, achats de matériels, pièces détachées et prestations spécifiques, stocks, frais généraux management, etc..), cela peut être un peu plus complexe pour les coûts indirects, qui quantifient l’indisponibilité, tels que la non-mise à disposition d’un bien ou d’un local, la non-réalisation d’un service, les arrêts de production suite aux défaillances, les coûts salariaux du personnel (hors maintenance) affecté par l’indisponibilité, les frais induits par le non-respect de certains délais, etc .. A ces coûts directs et indirects de la maintenance s’ajoutent les surcoûts d’assurance potentiels, la perte de chiffre d’affaires et/ou de marge, l’atteinte à l’image, la dévalorisation du bien, etc … pour constituer le coût total de fonctionnement.

 

L’économie de la maintenance

 

 

Conclusion

À n’en pas douter, la maintenance est un domaine-clé du coût global d’un bien, notamment immobilier, qui par l’analyse de son cycle de vie permet de chiffrer ce coût global qui comprend les coûts liés à :

• la conception,

• la réalisation ou l’acquisition du bien, et son financement,

• l’exploitation,

• la maintenance,

• la performance énergétique et environnementale,

• la valeur résiduelle ou la déconstruction.

Lequel coût global est essentiel pour qualifier la durée de la période de possession optimale et informer le décideur que vous êtes pour l’éclairer dans ses décisions et arbitrages.

 

la maintenance est un domaine-clé du coût global d’un bien, notamment immobilier, qui par l’analyse de son cycle de vie permet de chiffrer ce coût global qui comprend les coûts liés